ARGENTINE - Nord-ouest, symphonie andine

L’Argentine regorge de régions plus belles les unes que les autres mais très différentes tant par leur climat que par leurs paysages et leurs traditions. Personnellement, je trouve que le Nord-ouest argentin est une contrée qui offre un voyage à travers le temps et un condensé de diversité et des panoramas à couper le souffle ! Montez en voiture, je vous emmène…

Pour partir à la découverte du Nord-ouest argentin, je vous conseille de partir de Salta. Fondée en 1582, la petite ville, dominée par les Andes et d’environ 600 000 habitants, est un véritable joyau d’architecture espagnole. La plus belle partie de la ville se trouve autour de la Plaza 9 de Julio. Outre de nombreux cafés, vous y trouverez la cathédrale néoclassique, le Cabildo, ancien hôtel de ville transformé en musée et le superbe MAAM, Museo de Arqueología de Alta Montaña, à ne pas rater. La Basilique et le couvent San Francisco ne sont pas loin et très jolis aussi. Ici, pas de souci d’altitude, nous sommes à 1152 m.

Pour loger, j’aime l’Hôtel Boutique Villa Vicuña pour son cadre, son confort, la gentillesse du personnel et il n’est qu’à une centaine de mètres de la Plaza 9 de Julio et des différents restaurants excellents. www.villavicuna.com.ar

Après une nuit à Salta, nous prenons la route pour Cafayate, petite ville très connue pour ses vignobles et notamment le Torrontes qui pousse sur les coteaux, mais, aujourd’hui, ils ont également d’excellents Malbec.

Sur la route, un arrêt obligatoire dans la Quebrada de la Concha à la Garganta del diablo et à , deux formations rocheuses magnifiques. L’accès est très facile, il y a un parking au bord de la route et le chemin n’est pas trop long pour y arriver.

À Cafayate, prenez le temps de visiter au moins une Bodega. La seule certifiée BIO de la vallée Calchaqui est Nanni et la dégustation est payante. Une autre très belle bodega est celle de El Porvenir de Los Andes. Ces deux bodegas sont à environ 15’ de Cafayate tout comme celle de Piatelli qui a aussi un très bon Malbec 2017 Reserva.

Pour dormir il y a aussi un à Cafayate www.villavicuna.com.ar.

Le lendemain matin, il faut continuer la route pendant 60 km pour se rendre aux Ruines Sacrées de Quilmes. Cette ville, fondée au XIe siècle par les Indiens Quilmes qui faisaient partie de la civilisation des Diaguitas, fut l’exemple de la résistance aux Espagnols. La forteresse fut construite en terrasses sur 30 hectares, au pied du Cerro Alto del Rey et offrait une vue imprenable sur la vallée, ce qui permit aux Quilmes de résister aux Incas puis aux Espagnols. Le musée construit à l’entrée du site est exceptionnel et offre une excellente introduction à la culture des Quilmes et à leur histoire. Prévoyez du temps pour le visiter… puis partez à la découverte des ruines restaurées en partie. Soyez à l’écoute de vos sensations, les Quilmes sont toujours présents…

Après cette découverte, nous parcourons les 30 km qui nous séparent du Musée de la Pachamama (Terre Mère) à Amaicha del Valle. Ce musée conte l’histoire et la culture des Diaguitas, on y trouve aussi quelques salles sur la géologie de la région, l’art du textile et l’archéologie.

Ensuite, demi-tour et on rebrousse chemin jusqu’à pour ensuite emprunter un chemin de terre qui nous emmène jusqu’à notre prochain lieu de repos, Molinos.

L’hacienda de Molinos est une ancienne demeure coloniale rénovée avec goût et possède une piscine. Le patio appelle à la lecture et à la convivialité, ici tout est paix et sérénité. Le dîner est servi dehors s’il fait beau sinon dans la salle de restaurant et est excellent. Les chambres sont grandes et confortables… On a vraiment envie de se poser ici quelques jours… et pourquoi demain aller déjeuner à l’Hacienda Colomé.

www.haciendademolinos.com.ar

Prochaine étape, Purmamarca. Il faut se lever tôt et prévoir un pique nique car après Cachi et le village de La Poma, la route de terre monte jusqu’à quasiment 5000 mètres à l’Abrai del Acay (4972 mètres même si un vieux panneau indique 4895 m). Sur cette route, les paysages vous laissent sans voix tant c’est époustouflant !

Rencontre sur la piste...

En arrivant à San Antonio del Cobre, il n’est pas nécessaire de s’attarder mais de continuer un peu pour arriver au Viaduc de la Povorilla sur lequel passe le fameux Train des Nuages (Tren a las Nubes) qui est aujourd’hui réservé aux touristes. Il faut ensuite reprendre la piste qui repasse par San Antonio de Los Cobre et prendre la direction de Purmamarca sur la N51. En arrivant au croisement avec la N52, sur la gauche, un petit détour vous amènera sur les Salinas Grandes, un petit salar de 120 km2… En continuant sur la N52, à gauche, on part sur le Chili par le Paso Jama mais nous tournons à droite vers Purmamarca et la sublime Quebrada de Humahuaca. Nous dormons à Purmamarca qui se niche à environ 2200 mètres d’altitude.

À Purmamarca, il y a de nombreux hôtels mais je vous conseille, entre autre, l’Eco Hotel Posta de Purmamarca, très bon rapport qualité-prix, chambres très grandes et on peut aller au village à pied !

L’attraction de ce joli petit village situé aux pieds de la Cordillère des Andes, juste à la descente quand vous arrivez du Chili ou de l’Altiplano, est le Cerro de Los 7 Colores (La montagne aux 7 couleurs). Le meilleur endroit pour l’admirer du village est une petite colline qui surplombe les maisons et lui fait face. Ensuite, vous pouvez emprunter la piste d’environ 2 km qui fait une boucle et revient par le cimetière. Les tons du Cerro de Los 7 Colores changent avec la luminosité et si vous le regardez au lever ou au coucher du soleil…

La petite place du 9 de Julio, centre du village, est pavée et bordé de caroubiers anciens. Elle est aussi le centre du marché artisanal où se réunissent de nombreux Quechuas pour vendre ponchos, bonnets et autres vêtements et tissus d’artisanat local.

Après cette longue journée en altitude, la prochaine étape n’est qu’à 30 km, à Tilcara, autre joli village du nord-ouest argentin plus grand que Purmamarca mais tout aussi charmant.

À Tilcara, nous logeons deux nuits à l'hôtel boutique Las Marias https://lasmariastilcara.com.ar/en/las-marias-tilcara-boutique-hotel/ Très joli et très confortable !

Tilcara signifie « étoile filante » en quechua et ici, nous sommes à 2461 m, il ne fait donc jamais

« trop » chaud et les nuits sont fraîches. Le village est un peu en retrait de la route et en longueur. Sa place accueille de nombreuses échoppes d’artisanats mais aussi des restaurants et la Peña de Carlitos, une auberge super conviviale où le soir les groupes de musiques locales se succèdent… sauf le mercredi, jour de fermeture !

Tilcara est le point de départ de nombreuses balades dans la Quebrada de Humahuaca, patrimoine de l’Humanité, mais il y fait également bon flâner ou visiter son extraordinaire musée d’archéologie et la Pucara, vieille de 800 ans, site archéologique très bien entretenu situé à la sortie du village.

Nous prenons la route vers la frontière bolivienne que nous ne franchirons pas, dans la Quebrada de Humahuaca. Tout le long de cette route se succèdent des montagnes colorées de jaune, de rose, de rouge, de gris… Arrêt obligé à Uquia pour visiter la jolie chapelle San Francisco de Paula dont les murs d’adobe épais de 1mètre abrite des peintures d’Anges aux Arquebuses qui datent du XVIIe siècle.

Humahuaca est une petite ville agréable et très touristique, un ancien relais de l’Empire Inca.

Après le marché, tourner à droite sur le petit pont puis tout de suite à gauche… et suivre la piste qui grimpe vers le ciel jusqu’à plus de 4000 m et pendant 23 km, pour admirer une des plus belles merveilles de la région, la Serranias de l’Hornocal ! Ici, la terre s’est ouverte et nous offre un panorama a couper le souffle !

Nous redescendons sur Humahuaca pour reprendre la route à droite puis emprunter une piste sur 70 km pour rallier le village perché d’Iryua aux ruelles escarpées. Ce village du bout du monde n’a pas grand intérêt mais la route pour y accéder passe à 4000 m et offre un condensé extraordinaire de paysages grandioses !

À bientôt pour de nouvelles aventures...